Interview exceptionnelle des co-fondateurs d’Urwerk

Mais pas que…

Cet article s’adresse à tous les passionnés d’horlogerie.

Il a pour vocation de vous faire comprendre et peut être découvrir ce qui anime Urwerk. Que vous soyez familier ou non de la marque, fan de leurs montres ou non, cela n’a pas d’importance. Dépassons nos aprioris et plongeons en son sein pour y découvrir ce qui anime sa créativité. N’est-ce pas un programme excitant ? 

Cette mission fut un succès grâce à la collaboration de Félix Baumgartner et Martin Frei, les co-fondateurs de la marque, mais aussi de Yacine Sar, la directrice marketing. Ils nous ont ouvert leurs cœurs pour toucher du doigt ce qui aliment leur flamme créative. Une marque de confiance dont je leur suis grandement reconnaissant.

Entamons donc notre aventure !

Yacine Sar Urwerk
Yacine Sar
Felix Baumgartner & Martin Frei Urwerk
Felix Baumgartner & Martin Frei

Tout a commencé avec les pendules

Urwerk Felix Baumgartner

Effectivement, les pendules ont une place particulière dans l’histoire de la marque. Elles sont à la fois le pont qui a amené Félix à l’horlogerie et une source d’inspiration.

Une pendule n’indique pas juste l’heure et n’est pas seulement un objet de décoration. Une pendule est un support d’apprentissage. Sa grandeur nous permet de voir son mécanisme et de comprendre son fonctionnement.

En observant les pendules qui nous entouraient lors de notre entretien, j’ai demandé à Félix ce qui lui plaisait dans ces objets : « Enfant, j’étais attiré par les pendules. Cela s’explique parce que d’un côté mon père les restaurait à la maison et que d’un autre coté elles nous permettent de comprendre et de voir très facilement leur mécanisme. »

Tellement fasciné que la 1e Urwerk qui fut présentée en 1997, la UR-101s’inspire directement d’une horloge qu’on retrouve dans leurs bureaux. Mais ce n’est pas le seul effet qu’ont eu les pendules. L’affichage satellitaire et les différentes couches qui donnent de la profondeur à son affichage sont elles aussi des effets directs de l’influence des pendules. Il faut dire qu’avec un peu plus de 300 ans d’existence, bon nombre d’horlogers ont pu se relayer pour y exprimer leur créativité avant que celle-ci ne passe aux montres.

Urwerk UR-101

Tout cela est bien beau, mais cela ne nous permet pas encore de comprendre la marque. Il y a quand même un gap entre le fait de s’inspirer d’une horloge et de présenter par la suite une montre aussi futuriste que la UR-112 Aggregat Odyssée.

Rassurez-vous, Félix nous apporte un début de réponse lorsque je lui ai demandé ce qu’il veut réaliser avec Urwerk. « On veut se baser sur le passé et créer ce qui est possible avec les matériaux et les possibilités d’aujourd’hui. Je considère Urwerk comme un petit laboratoire qui se penche sur la recherche de la montre artisanale d’aujourd’hui. »

Prenez donc cette information et combinez-la avec la vision créative de Martin Frei et abracadabra, vous voilà avec une UR-112 Aggregat Odyssée.

Urwerk UR-112 Aggregat Odyssée
UR-112 Aggregat Odyssée

Urwerk n’est pas une marque, c’est une expérience

Urwerk Martin Frei
© Fred Merz

En désignant Urwerk de laboratoire et en découvrant par la suite la définition que Martin lui donne, nous faisons un nouveau pas.

Nous avons cette chance de pouvoir discuter régulièrement avec Martin et quand l’opportunité de cet article s’est présentée, j’en ai profité pour lui poser plusieurs questions. 

La première était : pourriez-vous décrire en 3 mots Urwerk ? A cette banale question, voici sa réponse. « Je dirais que c’est une expérience. Urwerk est là pour nous permettre de découvrir et de répondre à des questions sur le temps, sur ce qu’est une montre en relation avec l’être humain. »

On peut relever la profondeur de sa réponse et surtout se rendre compte à quel point ils sont pionniers. Les montres qu’ils créent sont des éléments de réponse à des questions qu’ils se sont posés. A ce sujet, Félix rajouta : « moi je vois chaque montre Urwerk comme des pièces de puzzle qu’il faut regarder dans son ensemble. »

Les fruits de ces expériences qu’il faut regarder dans leur ensemble ont elles-mêmes été façonnées par les 25 ans d’existence de la marque. Il me semblait important d’interroger Félix à ce sujet. Voici donc sa réponse à ma question : quelles ont été les grandes étapes d’Urwerk ?

« En 25 ans, Urwerk a connu trois étapes importantes. La première, de 1997 à 2003, c’était la phase de test et de recherche. Nous apprenions qui nous étions dans l’horlogerie.

Après cette phase, nous avons celle qui s’étend de 2003 à 2010. Les premiers 6-7 ans de recherche aboutissent à une production qui augmente au fur et à mesure. C’est durant cette période que nous avons exprimé ce que nous avions appris durant les premières années.

C’est à cette période qu’est né la UR-103. Elle est comme un aboutissement des 7 premières années.

Et enfin, nous avons la période que nous vivons en ce moment et qui commença en 2010. Notre curiosité nous a poussé à commencer un projet qui s’appelle UMC. On veut venir dans la Haute Horlogerie avec un regard sur l’électronique artisanal. Cette idée nous est venue lors d’une visite du Musée des Arts et Métiers de Paris. On y voit les premiers moteurs et les 1e fonctions électroniques. C’est dans cette lancée que s’inscrit la UR-AMC, la Urwerk Sympathique d’aujourd’hui. »

Ces quelques lignes et ces quelques informations nous permettent de comprendre l’absence du style classique dans les montres Urwerk, mais aussi les étapes par lesquelles la marque est passée et qui l’ont façonné. Nous pouvons relever que la curiosité et la soif de comprendre sont le cœur de la marque.

20 personnes au service de cette quête

Cette quête ne peut être menée à bien seul. Il faut savoir s’entourer et faire régner l’atmosphère idéale pour que chacun se réalise. A ce sujet, Félix nous disait « pour l’équilibre d’Urwerk, il faut l’équilibre de chacun. On peut donc travailler pour Urwerk même si on a d’autres projets personnels à côté. Je n’exige pas que tout le monde travail à 100%. C’est cet équilibre qui nous permet de réaliser ces folles idées. »

Urwerk Tourbillon Watch UR-101
Urwerk UR-101 Tourbillon Watch

A cet équilibre s’ajoute un élément que Yacine nous a révélé : « il y a un esprit de famille au sein de l’entreprise. On laisse les gens indépendants et prendre des initiatives. C’est cette ambiance et ce lien qui nous a permis, dans les premières années, de proposer du jamais vu à une époque où le monde de l’horlogerie était assez lisse. »

Cet article s’arrête sur ces belles paroles. Il avait pour but de rendre hommage à la créativité des équipes de Urwerk en vous faisant découvrir ce qui les animent. Avec ces quelques lignes j’espère vous avoir transmis ma passion pour cette marque ou au moins vous avoir permis de la comprendre. Chacune de leurs nouveautés doit être pour nous l’occasion de chercher la question qu’ils se sont posé. Soyons à notre tour des explorateurs.

Selon toi, si Einstein était encore de ce monde, porterait-il une Urwerk ?

On attend ta réponse en commentaire.

Une réponse

  1. Oui, Einstein aurait une Urwerk – c’est évident. Ce qui es moins évident: laquelle choisirait-il? (Et laquelle pour sa fille? … que je me demande aussi.)